Samuel fait partie des personnes engagées dans la protection de notre belle biodiversité et que je souhaite interviewer à travers cette nouvelle thématique sur le blog. Merci beaucoup Samuel !
Ces personnes ont des histoires magnifiques à transmettre, des connaissances précieuses à partager. Leur amour pour la nature permet de plonger au coeur d’une vision très enrichissante et je vous invite, si vous le souhaitez, à échanger avec elles, via les liens communiqués. 🙂
(L’article est plus agréable à lire sur ordinateur, notamment pour bien profiter des photos de Samuel présentes ici). Les photos sont donc protégées par son droit d’auteur. 🙂
Bonne lecture à travers des textes dont l’éthique animalière a toute son importance et où la vraie nature a la première place. Le sauvage vous attend, il inspire, fait vibrer, procure nombre d’émotions. Et demande de la patience. Beaucoup de patience.

QUI EST SAMUEL ?
Je suis Samuel Faure, j’ai 33 ans, et je suis photographe amateur et passionné de nature. Auvergnat depuis toujours, je vis au cœur de la montagne bourbonnaise dans l’Allier. Je suis masseur-kinésithérapeute à Cusset (03) depuis 12 ans.
Mon objectif n’est sans doute pas très original : sensibiliser les gens à la beauté du monde qui nous entoure pour qu’ils prennent conscience que chacun a son rôle à jouer dans la sauvegarde de nos écosystèmes (aménagements de mares, nichoirs, zones de jachère…)
Pourquoi la photo animalière, depuis quand ?
La photographie est arrivée dans ma vie au cours de mes premiers voyages. Mon petit « compact » du départ a vite laissé place à du matériel plus adapté à la photographie animalière, et on peut dire que ça fait simplement 4 ans que je me suis réellement mis à la photographie nature.



Peux-tu stp nous parler de ta super initiative : Picture for Nature ?

Picture for Nature est à la fois le nom de l’association et le nom du Festival Écologique de Photographie Nature que nous lançons les 3-4-5 juin 2022 à Cusset (03). Ce festival a pour objectif de mettre en lumière les alternatives écologiques existantes en termes d’impressions photos. Des choses existent pour limiter notre impact négatif sur la planète tout en remettant la photographie à son rang d’œuvre d’art, et cet évènement souhaite mettre tout cela sur le devant de la scène.
Que t’apporte cette merveilleuse passion ?

Beaucoup d’apaisement et de sérénité je pense. Je suis un amoureux de la vie en forêt, avec ses ambiances mystérieuses et ses secrets, et tout ceci me ressource énormément. La photographie est un bonus, la finalité est ailleurs pour moi.
As-tu une idée du temps passé sur le terrain ou en affût ?

La seule chose que je peux dire, c’est que si tu es capable de donner un chiffre c’est que tu n’y as pas passé assez de temps . Honnêtement on ne peut pas chiffrer, mais plusieurs centaines d’heures ça c’est sûr.
Quelles sont les difficultés que l’on peut rencontrer ?
Pour moi les principales difficultés sont le dérangement humain, aussi bien pour le photographe que pour l’animal. L’homme est le seul animal que l’on ne souhaite pas croiser en affut, et pourtant il n’est pas rare de le voir apparaître sur notre chemin. C’est pour cela que je privilégie les endroits isolés et très peu fréquentés.

Que penses-tu de l’éthique en photographie animalière et quelle est ton éthique, ton exigence lors de tes sorties photos ?
L’éthique est un vaste sujet, particulièrement sensible pour moi. J’accorde énormément d’importance à la discrétion et au « non-dérangement » de l’animal, même si dans la pratique il y a des fois où la rencontre est aussi surprenante pour l’animal que pour moi.
Je ne suis pas un amateur de « la photo à tout prix », et je ne suis pas vraiment tolérant avec les photographes qui nourrissent ou appâtent les animaux sauvages. Je préfère laisser la rencontre venir à moi car l’émotion est décuplée. Pour preuve, mon dernier séjour en Pologne s’est soldé sans aucun cliché après plus de 60h d’affût. C’est le jeu, et c’est ce qui le rend passionnant.

J’accorde énormément d’importance à la discrétion et au « non-dérangement » de l’animal.
Je préfère laisser la rencontre venir à moi car l’émotion est décuplée.
Samuel
Quelle est ton approche lors d’une sortie photo ?
Je passe beaucoup de temps à repérer les lieux en amont, pour connaître au mieux les habitudes des animaux, les lumières, le biotope, et ainsi trouver le meilleur spot pour affuter. De plus en plus j’essaye de limiter mes déplacements en voiture et privilégie les photographies dans un rayon de 20 min à pieds autour de chez moi.


Peux-tu nous raconter ta plus belle rencontre animalière ?
Difficile… car toutes les rencontres procurent des émotions fortes. Si je devais choisir, je pencherais pour la rencontre qui a éveillé ma passion de la photographie animalière : un castor en train de construire son barrage à Ushuaia, en pleine tempête de neige. Vent de face, j’ai pu l’approcher à quelques mètres sans qu’il ne relève ma présence. Moment magique.
Quelles sont les espèces que tu rêverais de photographier et pourquoi ? / Quel est ton plus grand rêve en tant que photographe ?
Je suis passionné par les vieilles forêts et les grands mammifères, et le lynx est pour moi une rencontre qui n’aurait pas d’égal.
Après je n’ai pas vraiment de « rêve », car je m’émerveille de tout ce que je peux observer autour de moi. Chaque rencontre est unique et procure son lot d’émotions.
Quels sont les photographes qui t’inspirent et pourquoi ?
Vincent Munier reste un modèle dans sa démarche. Se fondre dans le décor, savoir patienter, savoir s’émerveiller en observant des espèces « communes ». Je me reconnais beaucoup dans sa façon d’aborder la nature, et dans son caractère « sauvage » et réservé.
Que penses-tu des retouches en photo ?
Il faut savoir l’utiliser avec parcimonie je pense, pour ne pas dénaturer l’instant et l’émotion que l’on a ressenti sur le moment. En tout cas c’est comme ça que je l’utilise pour ma part.
Quelle est la photo dont tu es le plus fière?

Difficile… mais je dirais ce renardeau photographié près de chez moi ce printemps. Pas tellement pour la photographie en elle-même, mais surtout pour tout le travail en amont. De nombreuses heures à repérer les lieux, à affuter sans résultat, en m’éloignant de plus en plus du terrier car beaucoup de risques de dérangement, et finalement la rencontre tant attendue au milieu d’un petit chemin que j’ai particulièrement.
As-tu d’autres domaines qui t’intéressent en photos et/ou d’autres passions ?

Je suis un passionné de nature avant d’être un passionné de photographie, et je ne m’épanouie pas vraiment dans les autres domaines de la photographie.
J’ai beaucoup voyagé, principalement pour découvrir d’autres cultures et d’autres façons de vivre, ce qui m’a énormément apporté à titre personnel.


Quels conseils donnerais-tu aux photographes animaliers ?

l’important est de garder un émerveillement constant pour ce qui nous entoure. Chacun a son style, sa sensibilité, sa vision de la nature, plutôt artistique ou naturaliste, et il ne faut jamais perdre de vue ce qui nous épanouie dans tout ça.
Samuel
Quels sont tes projets, ton actualité, tes prochains challenges photo ?
Le Festival « Picture for Nature » est LE gros projet de cette année, et je vais pouvoir en faire la promotion sur plusieurs Festivals en 2021 avec mes images (Spot Nature au Havre en septembre, Festi’grues et Objectif Nature Auvergne en octobre).
En vidéo, le papier washi avec Atelier Papetier, imprimeur pour le Festival Picture for Nature. Une technique traditionnelle japonaise et écologique ! Voir leur site Internet en cliquant ICI
Au niveau photographie, je vais essayer de me concentrer sur des espèces très discrètes (Chouette de Tengmalm, Chevêchette d’Europe, loutre…). Pas sûr de sortir beaucoup de photographies, mais je serai surtout heureux d’explorer leur biotope.
Un petit mot pour la fin de l’interview ?
Déjà merci de m’avoir donné la parole et de m’avoir permis de parler de mon travail et de ma démarche. Les réseaux sociaux dénaturent beaucoup l’essence même d’une rencontre animalière, car des millions de clichés sont publiés chaque semaine, et nous les consommons sans prendre le temps de les comprendre. Prenez le temps de vous émerveiller pour vous-même avant de vouloir le partager pour les autres.
Bravo Samuel pour tes mots justes et vrais, ton amour de la Nature que tu transmets merveilleusement bien à travers tes photographies. J’ai soutenu ton projet Picture For Nature et j’espère vraiment te rencontrer à Cusset (pas très loin de chez moi, nous partageons le même département ! merci Léa tu mets déjà deux bourbonnais en avant sur ton blog ! ) Belle idée Léa avec ces interviews !
Bravo Samuel, on ressent la passion et le respect à travers ton interview .. tes photos sont magnifiques ! Félicitation également pour ton festival écologique, j’ai hâte !
Travail juste incroyable je suis bluffé, continues t’arrêtes surtout pas 🙂 hésites pas à venir faire un tour sur mon site Intel-blog.fr et à t’abonner si ça te plaît 😀